Débuté le 11 février dernier, l’examen du projet de loi « pour une école de la confiance » se poursuit.

Après une semaine de vifs débats, le premier grand texte de loi sur l’école du quinquennat Macron a été défendu par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Ce dernier n’a cessé de rappeler que cette loi de « justice sociale » vise à faire évoluer « le niveau général d’instruction et d’éducation des enfants ». Quelles sont les principales mesures ?

L’instruction dès 3 ans

L’âge de l’instruction obligatoire sera abaissé à trois ans, contre six aujourd’hui. À la rentrée prochaine, cela ne concernera toutefois que 26.000 enfants ne fréquentant pas l’école actuellement. En effet, 98,9% des petits de 3 à 5 ans sont déjà scolarisés, selon l’étude d’impact du ministère de l’Éducation nationale.

L’école obligatoire dès 3 ans ne remettra pas en cause le droit pour la famille de dispenser un enseignement mais les contrôles seront renforcés.

La pré-professionnalisation d’enseignants

La mise en pratique de la pré-professionnalisation d’enseignants parmi les assistants d’éducation qui préparent les concours de recrutement. Concrètement, le dispositif vise à recruter des étudiants qui se destinent à devenir enseignants, à s’exercer à enseigner avec le statut d’assistant d’éducation, en primaire et dans le secondaire. Un moyen de se bâtir progressivement une expérience professionnelle avant de passer le concours pour devenir enseignant. Cependant l’opposition et les syndicats jugent cet amendement précarisant.

Rapprochements école-collège

Il s’agit d’instaurer la possibilité d’un regroupement d’un collège et d’une ou plusieurs écoles.a Ce regroupement créerait alors un nouveau type d’établissement. Ces derniers s’appelleront « des savoirs fondamentaux ». Dans certains cas, ce rapprochement se matérialisera physiquement. En effet, l’école et le collège se réuniront dans un même lieu. Dans d’autres cas, chaque structure restera dans son village ou sa ville, mais un lien pédagogique existera entre elles. « L’objectif est de renforcer la cohérence pédagogique entre l’école et le collège. Car l’on constate que certains élèves sont en échec lorsqu’ils passent du CM2 à la 6e.

L’évaluation du système éducatif

Un autre grand axe du projet de loi porte sur l’évaluation du système éducatif. Un « conseil d’évaluation » appelé de ses vœux par le président Macron. Il devrait voir le jour pour développer une évaluation, assumée, des établissements.

Des experts réaliseraient ce diagnostique mais il comprendrait également une part d’auto-évaluation impliquant les collectifs enseignants. Le Cnesco (Conseil d’évaluation du système scolaire), instance indépendante créée par la loi Peillon (2013), serait, lui, rattaché en chaire au Conservatoire national des arts et métiers.

La présence du drapeau Français et Européen dans les classes

L’amendement rendant obligatoire l’installation des drapeaux français et européen dans toutes les salles de classes a été à nouveau adopté par les députés dans la nuit de vendredi à samedi. 

La proposition du député LR Eric Ciotti rend également obligatoire l’affichage des paroles de l’hymne national dans les salles de classes.

Meilleure intégration des élèves handicapés

L’Assemblée nationale a voté jeudi des mesures pour l’inclusion des élèves handicapés. Avec notamment une retouche du contrat des accompagnants, la majorité ayant repris en partie et remanié une proposition de loi socialiste.

La mesure principale porte sur le recrutement des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). Ces derniers se verront proposer désormais « des CDD de trois ans renouvelables une fois avec un CDI à la clé au bout de six ans ». Actuellement, la durée du CDD peut aller jusqu’à trois ans (renouvelable dans la limite maximale de six ans selon la loi). Mais dans les faits les AESH n’obtiennent très souvent que des contrats de quelques mois.

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