Il y a trente ans, Omar Raddad était accusé du meurtre de Ghislaine Marchal. Il a ensuite été gracié par Jacques Chirac mais son innocence n’a jamais été prouvée. Aujourd’hui, il souhaite déposer, pour la seconde fois, une requête en révision de son procès. Mais de quoi s’agit-il ? 

OMAR EST INNOCENT ?

L’histoire tristement célèbre de « Omar m’a tuer » est de retour après plusieurs années de silence.

Tout d’abord, rappelez vous des faits. En 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans le sous-sol de sa villa à Mougins (Alpes-Maritimes). Aussi, sur l’une des portes de la cave on peut lire « Omar m’a tuer » inscrit avec le sang de la victime.

Omar, c’est le jardinier de Madame Marchal. Ainsi, il est évident que Omar Raddad est le coupable idéal. Il est alors emprisonné puis défendu avant d’être condamné, trois ans plus tard, par la Cour d’assises des Alpes-Maritimes.

Ensuite, en 1990, le jardinier est gracié par Jacques Chirac. Mais son innocence n’a toujours pas été prouvée.

Mais, le 21 juin 2021 un nouveau rapport a été dévoilé. En effet, ce dernier affirme qu’une nouvelle empreinte génétique inconnue aurait été retrouvée.

LA REQUÊTE EN RÉVISION

Demain, l’avocate de Omar Raddad déposera une seconde requête en révision du procès. 

Mais alors qu’est-ce qu’une requête en révision ? 

Tout d’abord, c’est une procédure particulière permettant de passer outre le caractère définitif d’une décision de condamnation afin de faire rejuger l’affaire. Par exemple, lorsque qu’un fait nouveau vient à se produire. Ce fait ou élément doit être de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné.

C’est l’article 622 du Code de procédure pénale qui prévoit la révision d’une décision pénale.

La révision peut être demandée par le ministre de la Justice, par le condamné ou, en cas de mort du condamné, par ses proches. Cette demande est adressée à une Commission de 5 magistrats de la Cour de cassation qui va procéder à toutes les recherches nécessaires.

Enfin, si la Commission décide d’accepter la requête, la Cour de révision sera saisie et pourra annuler la condamnation. Donc, l’erreur judiciaire sera rétroactivement effacée.

La suite ?

De plus, la première requête avait été déposée le 27 janvier 1999. La commission de révision avait alors ordonné de nouvelles expertises, graphologiques et génétiques. Mais en 2002 la demande est rejetée.

Selon la Commission : « La localisation de de la nouvelle empreinte génétique, son omniprésence uniquement au niveau des zones d’écriture, et plus précisément au niveau des lettres ensanglantées, interrogent sur l’activité qui a pu conduire à sa présence ».

Les révisions de condamnations pénales restent rares en France dans les affaires criminelles. Il n’est donc pas certain que cette seconde requête soit acceptée malgré la nouvelle expertise ADN. En effet, cette dernière montre clairement que quatre hommes non-identifiés étaient sur place au moment des faits.

Mais pour Omar Raddad :  » il n’est jamais trop tard. Le combat continue. Je combattrai jusqu’au dernier jour de ma vie « .