D’après une enquête de l’Insee en 2011, 8% des personnes âgées de 18 à 65 ans ont de grandes difficultés à l’écrit. Si celles-ci peuvent être rapidement handicapantes dans la vie de tous les jours, qu’en est-il au travail ?

 

Les fautes d’orthographe, mauvaises amies des chercheurs d’emploi

 

On ne vous apprend rien de nouveau : l’orthographe, c’est important. Parfois indispensable pour obtenir une promotion, écrire sans faire de fautes est aujourd’hui un véritable critère de sélection.

En effet, selon un sondage d’OpinionWay pour mon coach Bescherelle (avec ses célèbres livres sur la grammaire française), c’est la moitié des DRH qui affirment avoir déjà mis de côté une candidature à un poste en raison d’une confusion futur/conditionnel, participe passé/infinitif ou d’autres erreurs similaires.

 

Mais si l’orthographe peut être décisive lors d’un recrutement, peut-elle également l’être pour un licenciement ?

 

L’orthographe, un motif de licenciement ?

 

Le Code du travail autorise le licenciement d’un salarié pour motif personnel en cas de « cause réelle et sérieuse » d’après l’article L1231-1.

 

Mais qu’entend-on par cause réelle et sérieuse ?

Il s’agit à la fois d’une cause existante et exacte (donc, réelle) et d’une certaine gravité (sérieuse).

D’après Maître Pascale Guyard, avocate au barreau de Paris spécialisée dans le droit du travail, tout dépend du poste occupé. Si un community manager ne cesse d’accumuler les fautes d’orthographe dans ses posts sur les réseaux sociaux, alors oui, la cause peut-être considérée comme réelle et sérieuse.

 

Les décisions rendues par différentes Cours d’appel confirment cette affirmation :

 

« L’absence dommageable de maîtrise de l’orthographe et de la syntaxe de la langue française d’une secrétaire bilingue justifie un licenciement pour insuffisance professionnelle. » était le verdict de la Cour d’appel de Grenoble, le 29 juin 2011, tandis que le 23 novembre 2010, la Cour d’appel d’Angers expliquait que « les fautes d’orthographe, certes regrettables, d’un chef de service transport ne sont pas de nature à justifier ni une faute grave, ni même une faute constitutive d’une cause réelle et sérieuse justifiant le licenciement. L’allégation de mauvaise image de l’entreprise donnée par le salarié n’est en outre pas soutenue par la manifestation de doléances émanant des clients, partenaires commerciaux ou fournisseurs. »

 

En somme, l’orthographe est une notion importante, certes, mais cette importance varie selon le métier occupé. De plus, aujourd’hui de nombreux logiciels gratuits permettent de limiter la multiplication des fautes. De quoi en rassurer plus d’un.

 

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