Le rapatriement des djihadistes français dans l’Hexagone : une question épineuse pour le gouvernement.

 

Changement de ligne de conduite

 

Le retrait des Etats-Unis de Syrie, signé fin décembre par Donald Trump, a remis la question sur la table. Alors que le président estime que le groupe Etat Islamique est « en grande partie vaincu » et souhaite se retirer de ce conflit très coûteux pour le pays, l’Hexagone doit se repositionner sur le devenir des djihadistes français.

 

Le lien entre ces deux situations peut soulever des interrogations. Pourtant, Nicole Belloubet, ministre de la justice évoque bien une « situation nouvelle » depuis le retrait des troupes américaine. Dans une interview donnée fin janvier pour RTL elle explique qu’en effet, sans le soutien des américains, les Forces démocratiques syriennes ne sont plus en capacité de détenir tous les djihadistes dans ses camps. Alors que la France était opposée à leur retour sur le territoire, les laisser en Syrie reviendrait à accepter le risque qu’ils ne soient pas jugés et remis en liberté par manque de moyens.

 

Le gouvernement serait donc prêt à changer la ligne de conduite qu’il suivait jusqu’ici. Il étudie à présent plusieurs options, dont la prise en charge des djihadistes par la justice française.

 

Une nouvelle qui fait débat

 

Cet « éventuel retour des français qui sont actuellement au nord de la Syrie » fait débat.

Eric Ciotti, député LR, estime que cette décision du gouvernement est « totalement irresponsable ». Selon lui, elle met en danger la sécurité des Français. Certains parlementaires vont plus loin, en laissant entendre qu’une exécution pure et simple en Syrie serait une meilleure alternative. Une affirmation à laquelle la ministre s’oppose.

 

Que risque les djihadistes en France ?

 

Si les djihadistes reviennent effectivement en France, le gouvernement s’engage à les placer immédiatement en garde à vue pour qu’ils soient ensuite jugés. Leurs enfants seront eux pris en charge par un juge.

 

Une accusation commune sera retenue contre l’ensemble des djihadistes : « association de malfaiteurs à caractère terroriste. ». Le seul fait de s’être rendu sur un terrain de guerre comme la Syrie est suffisant pour écoper de 7 à 30 ans de prison, et ce sans prendre en compte les autres accusations qui pourront être retenues.

 

Les djihadistes seront ensuite emprisonnés dans des quartiers spécifiques pour éviter tout contact avec les autres détenus.

 

 

 

Revenir en France, c’est le souhait de nombreux djihadistes restés en Syrie. Pour eux, il s’agit en toute légalité d’éviter la peine de mort, en faisant appel à leurs droits liés à leur nationalité. C’est aussi ce que désire leur famille, en quête de vérité.

Le débat n’est pas encore clôt, on peut supposer que le gouvernement communiquera dans les prochaines semaines à ce sujet.

 

 

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