Implant files. Une enquête récemment réalisée par le ICIJ démontre les nombreuses failles dans les systèmes de contrôle des dispositifs médicaux, ainsi que des implants et des prothèses. La preuve ? Une journaliste a réussi a faire passer un filet d’agrume pour un implant vaginale.
Une enquête à échelle mondiale a été réalisée sur les implants destinés à être mis dans notre corps. On en dénombre plusieurs tels que des prothèses mammaires, des stents, des valves etc. Tout ces dispositifs sont jugés dangereux pour les porteurs de ces prothèses. Cette enquête en est la preuve.
L’enquête « Implant Files » a mobiliser énormément de moyens ; plus de 250 journalistes répartis dans 59 pays différents, et 36 pays dans le cadre du ICIJ.
L’expérience du filet de mandarine
C’est auprès de trois organismes de certifications différents qu’une journaliste investigatrice néerlandaise a réussi à faire valider son filet de mandarine comme étant un implant vaginal. Une simple photo et un dossier pas très sérieux ont suffi.
Faisant écho au scandale des prothèses mammaires PIP, cette expérience démontre bien les lacunes dans les processus de certification de dispositifs médicaux en Europe.
Après avoir saisi l’organisme international d’investigation pour son projet « Hippocrate », on peut confirmer une succession d’erreurs, de fausses dates (etc.) de la part de législateurs européens, en France et dans le reste du monde.
Une simple « marchandise » aux yeux de la réglementation européenne
Les dispositifs médicaux sont simplement considérés comme des marchandises ; alors qu’ils devraient être considérés comme du matériel de santé, permettant donc d’éviter toutes les dérives.
Des dérives que les patients ne connaissent pas. En effet, bien souvent les dossiers médicaux sont vides à la ligne de traçabilité des dites « marchandises ».
La loi est pourtant claire en France : depuis 2006 les chirurgiens doivent obligatoirement inscrire dans le dossier médical toutes données relatives à la traçabilité d’implants (à savoir, numéro de lot et de série, et son nom).
Une loi beaucoup trop peu respectée puisque une enquête menée en 2014 démontre qu’en Ile de France, moins d’un établissement sur deux remet un document précis aux patients à leur sortie. Malheureusement, aucune sanction n’est applicable.
Un constat très alarmant, car presque 29 000 déclarations relèvent d’incidents sur divers implants, dont les raisons ne sont pas indiquées dans la base de données de l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Un registre inexploitable.
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