Matthew Hedges, 31 ans, inscrit en doctorat à l’université de Durham a été condamné à perpétuité pour espionnage.

Il avait été arrêté le 5 mai, à l’aéroport de Dubaï, au terme de deux semaines d’enquête de terrain. Le sujet de sa thèse, consacrée à l’impact du «printemps arabe» sur la politique sécuritaire émiratie, avait intrigué l’un de ses interlocuteurs, qui l’avait signalé aux autorités.

Détenu à l’isolement pendant plusieurs semaines, le jeune chercheur avait été inculpé le 10 octobre d’espionnage pour le compte d’une entité étrangère. Selon le quotidien londonien The Times, le thésard est accusé d’avoir fourni des informations classifiées au MI6, le service de renseignement britannique.

Des imputations contestées par l’université de Durham, selon laquelle «il n’y a pas de raison de penser que Matthew Hedges menait quoi que ce soit d’autre que des recherches académiques légitimes». La Middle East Studies Association, cénacle d’universitaires spécialisés sur le Moyen-Orient, estime que le chercheur britannique fait les frais du durcissement politique des EAU.

Sa femme, Daniela Tejada, ainsi que les proches de Matthew Hedges, clament l’innocence du jeune homme depuis plusieurs mois.

En effet, sans l’assistance d’un avocat ou celle du consul britannique, et après des semaines de détention dans des conditions très dures, les geôliers de l’étudiant britannique sont parvenus à lui faire signer des aveux. Le hic, c’est que ces aveux sont rédigés dans la langue arabe, que Matthew Hedges ne maitrise pas du tout.

L’étudiant préparait une thèse

Cet étudiant préparait une thèse sur les effets du printemps arabe et ses répercussions sur la sécurité aux EAU. Pour sa thèse, il étudiait aussi sur les relations compliquées entre le Royaume-Uni et la fédération des principautés émiratis.

Jeudi 22 novembre, la compagne du condamné s’est exprimée sur la BBC, ce qui a permis une implication des autorités britanniques, et a fortiori, des autorités des Émirats. La jeune femme a déclaré que les services du Foreign Office avaient « privilégié (ses) intérêts avec les Émirats arabes unis sur la liberté et le bien-être légitimes d’un citoyen britannique », rajoutant que Matthew Hedges est incarcéré « dans des conditions inacceptables pour quelque chose qu’il n’a pas fait ».