Facebook annonce aujourd’hui la mise en place de nouvelles restrictions concernant son service qui permet de faire des vidéos en direct. Elles font suite à l’attaque de Christchurch en Nouvelle-Zélande au mois de mars. Un un terroriste avait filmé en direct sur Facebook son massacre de 51 personnes dans des mosquées.

UNE VIDÉO DE TROP

Comment faire pour éviter que se reproduisent, sur Facebook, des diffusions en direct de vidéos abominables comme celles du 15 mars dernier ? Rappelez-vous, un homme a assassiné cinquante personnes dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Il a retransmis en direct les images sur facebook sans que rien ne vienne entraver la diffusion. Pendant dix-sept minutes.

UN BANNISSEMENT ?

Le réseau social annonce durcir les règles en appliquant une politique dite de « première infraction ». Ainsi, toute personne qui enfreindra ses règles les plus sensibles se verra interdire l’utilisation de Facebook Live pour une période déterminée. Tel que 30 jours à compter de sa première infraction. Par exemple, « quelqu’un qui partage un lien vers un communiqué d’un groupe terroriste sans élément de contexte se verra immédiatement interdire l’utilisation de Facebook Live pour une période déterminée. »

Par ailleurs, Guy Rosen, le vice-président en charge de l’intégrité chez Facebook, explique que les personnes qui ont violé les règles jugées les plus sensibles de Facebook ne pourront plus utiliser l’outil Facebook Live.

LIMITER LES COPIES

Néanmoins, l’outil Facebook Live a souvent été utilisé à mauvais escient. Le terroriste responsable de l’attentat de la mosquée de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, a filmé la tuerie. Ensuite, l’a mise sur Facebook Live. La vidéo est vue environ 200 fois en direct. Mais personne ne l’a signalé. Au bout de 12 minutes, après la fin du direct, soit 29 minutes après le début de la diffusion, elle a été retiré de Facebook. 4000 personnes l’avaient visionné. Mais cela n’empêche pas que cette vidéo est devenue virale. En effet, elle est apparue sur divers réseaux comme twitter, youtube… Facebook disait avoir retiré à lui seul 1,2 million de copies dans les 24h suivant le drame.

C’est pourquoi l’entreprise promet d’investir dans la recherche afin d’y remédier. De ce fait, des universités américaines annoncent la mise en place de partenariats. Des chercheurs qui y exercent travailleront pour Facebook, qui investit 7,5 millions de dollars (6,7 millions d’euros) dans cette tâche. Cela servira aussi à la lutte contre deepfakes. L’intelligence artificielle rends ses images tellement réelles.

APPEL PRÉSENTE À PARIS

Ce mercredi 15 mai, Emmanuel Macron et Jacinda Ardern, la première ministre de Nouvelle-Zélande, doivent présenter conjointement, depuis Paris, « l’appel de Christchurch ». Celui-ci mentionne justement les problèmes posés par la diffusion de vidéos terroristes en direct. Cela à travers les fonctionnalités de vidéos « Live ». Qui sont apparues sur plusieurs réseaux sociaux publics ces dernières années (Facebook, Twitter, Youtube…).

Cet « appel de Christchurch », non contraignant, énonce plusieurs principes pour lutter contre les contenus terroristes en ligne. De plus, les entreprises du web sont appelés à limiter les impacts négatifs de la diffusion d’images en direct.

Reste à voir si cela est suffisant pour réguler les vidéos violentes sur les réseaux sociaux.

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