Ce vendredi, le deuxième album posthume de Johnny Hallyday sort, avec 12 succès du chanteur réarrangés et accompagnés par un orchestre symphonique. Mais si l’on en croit les propos du rockeur de son vivant, ni les reprises, ni les arrangements orchestraux, n’étaient une direction qu’il voulait donner à sa musique.

Que deviennent les droits d’auteur d’un artiste après sa mort ? 

La durée de la protection des droits d’auteur est intervenue en France avec la loi du 27 mars 1997. Cette loi porte la durée de protection des droits d’auteur à 70 ans post-mortem au lieu de 50 ans, ce qui signifie que 70 ans après le décès de l’auteur, l’œuvre tombe dans le domaine public. Cette loi, qui devait tendre à une harmonisation des législations européennes sur la durée de la protection des droits d’auteur, a suscité davantage de difficultés qu’elle n’en a résolu.

Universal, la maison de disques du chanteur, ne va pas être la seule à profiter des ventes du deuxième album posthume. Sa dernière épouse, Laeticia Hallyday, et leurs deux filles auront aussi leur part, puisque tout l’argent leur revient de plein droit. Du moins normalement, car une décision de justice a pour l’instant gelé le versement des royalties, en attendant le verdict qui tranchera en faveur du testament américain ou français du chanteur. Mais cela n’empêche pas Laëtitia Hallyday et Universal de travailler main dans la main pour ces trois spectacles-hommage à l’Olympia le 1er décembre. 

Johnny Hallyday : « Je ne voulais pas un album avec la grosse fanfare et les violons »

Ce vendredi, pour la deuxième fois depuis la mort de Johnny Hallyday en 2017, un « nouvel album » de l’artiste sort dans les bacs. Dans ce disque posthume, nommé simplement Johnny, aucune nouvelle chanson, mais douze succès de l’artiste dans de nouvelles versions.

Pour cet album, le directeur artistique de Johnny Hallyday, Yvan Cassar, a écrit de nouvelles orchestrations, interprétées par un orchestre symphonique enregistré à Londres, à partir de prises de voix issues de concerts ou d’enregistrements non utilisés.

Mais l’idole des jeunes aurait-elle vraiment accepté un tel projet de son vivant ? Lors d’une conférence, Johnny Hallyday expliquait cette volonté d’une musique plus rock, plus dépouillée : « Je ne voulais pas un album avec la grosse fanfare et les violons, on voulait faire quelque chose de plus simple. Très souvent c’était mes maisons de disques précédentes, qui me demandaient de faire des chansons un peu plus « variété », avec des grandes orchestrations ».

Pas sûr donc, avec cette volonté de revenir au blues, que le chanteur aurait accepté de reprendre ses anciens titres dans des versions moins rock.

Le succès post-mortem existe-t-il ?

Michael Jackson, Elvis Presley, John Lennon. Ces chanteurs figurent dans le top 10 des personnalités les plus rentables après leur mort, élaboré par le magazine Forbes. En 2009, le Roi de la pop a même vendu plus de disques que quatre chanteurs à succès réunis : Lady Gaga, Jay-Z, Beyonce et Madonna. 

Retour souvent orchestré par les maisons de disques, à grands coups de coffrets-anniversaires. Le coffret Gainsbourg, sorti par Universal au début des années 2000, se vend à « près de 30.000 exemplaires », selon Bertrand Dicale, spécialiste de la chanson. « Un artiste qui fait gagner des millions sans aucune promo, c’est du bénéfice pour les maisons de disques », explique-il.

Au-delà de la stratégie commerciale, le disquaire Philippe Marie, décèle une tendance de fond : « pour la première fois, les jeunes qui écoutent du rock écoutent les mêmes groupes que leurs parents ». Les chanteurs morts n’en ont pas fini d’avoir du succès

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