Le ministre de l’Intérieur s’est rendu ce mercredi au cimetière juif de Westhoffen dont 107 tombes ont été profanées mardi. Des « inscriptions antisémites », essentiellement des « croix gammées », ont été découvertes, sur les tombes.

La profanation de sépulture recouvre deux types « d’actions ». Tout d’abord, la destruction ou détérioration d’un monument funéraire ou encore l’atteinte directe à la dépouille (dégradation d’un cadavre).

Dans les deux cas, il s’agit d’un viol manifeste du respect dû aux morts. Cela est réprimé très sévèrement par la loi. Cela peut aller de 1 à 5 ans d’emprisonnement  et de 15 000 à 75 000 euros d’amende.

Si le coupable cumule les deux types de crimes, il risque au minimum 2 ans d’incarcération et une amende de  30 000 euros.

Le cimetière juif de Westhoffen, dans le Bas-Rhin, a été profané. Des « inscriptions antisémites », essentiellement des « croix gammées », ont été découvertes, mardi 2 décembre, sur 107 tombes. La gendarmerie « effectue actuellement les premiers actes de constatations et d’investigations » dans le cimetière profané.

 

« Le soutien le plus total à la communauté juive »

 

« L’antisémitisme est un crime et nous le combattrons, à Westhoffen comme partout, jusqu’à ce que nos morts puissent dormir en paix », a tweeté le président français Emmanuel Macron. « Les Juifs sont et font la France. Ceux qui s’attaquent à eux, jusque dans leurs tombes, ne sont pas dignes de l’idée que nous avons de la France », a poursuivi le chef de l’État.

L’Alsace est confrontée, depuis plusieurs mois, à une recrudescence de graffitis et de dégradations à caractère antisémite et/ou raciste.

Dans le Bas-Rhin, le 19 février dernier, des tags antisémites ont souillés 96 tombes du cimetière juif de Quatzenheim. De même que celui de Herrlisheim, au nord-est de Strasbourg, le 11 décembre 2018.

Mi-avril, des tags racistes et antisémites sont découverts sur les murs de la mairie de Dieffenthal. Quelques jours plus tard, sur la façade de la maison d’une élue à Schiltigheim sont taguées des croix gammées et des insultes, près de Strasbourg.

Des écrits à caractère antisémite avaient également été découverts, début mars, devant une école de Strasbourg. Et des croix gammées avaient été découvertes sur les murs d’une ancienne synagogue à Mommenheim. Des mairies et permanences d’élus ont également été la cible de dégradations.

De surcroît, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a annoncé ce mercredi la création au sein de la gendarmerie d’un « office national de lutte contre la haine ».

« J’ai décidé ce matin, en lien avec le directeur général de la gendarmerie nationale, de créer auprès de lui … un office national de lutte contre la haine », a-t-il déclaré.

 

Pour « enquêter sur les actes antisémites, antimusulmans, antichrétiens »

 

Cet office « sera chargé de coordonner pour la gendarmerie nationale à la fois l’enquête pour que tous les moyens soient mobilisés, mais aussi l’ensemble des enquêtes sur les actes antisémites, antimusulmans, antichrétiens que nous connaissons sur notre territoire en zone gendarmerie », a poursuivi le ministre de l’Intérieur.

« Il sera chargé aussi d’accompagner l’ensemble des acteurs de tous les territoires et de faire le lien avec la police, la justice, pour que les auteurs de ces actes ignobles soient condamnés », a-t-il dit.

Avec la profanation du cimetière de Westhoffen, « c’est la République qui est profanée », a souligné Christophe Castaner. Il a longuement parcouru les allées de ce cimetière juif du XVIe siècle. Plus d’une centaine de tombes ont été retrouvées mardi maculées de croix gammées, tracées à la peinture noire. Outre les sépultures de la famille Debré, ce cimetière abrite aussi celles des familles de Karl Marx ou de l’ancien président du Conseil socialiste Léon Blum.