Un homme qui s’était réjoui de la mort d’un policier, tué à Toulouse en juillet 2019 lors d’une rixe devant une discothèque, a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour « apologie de crime par voie électronique. ».

L’apologie du meurtre est un discours glorifiant un acte expressément réprimé par la loi pénale.

Un homme de 30 ans est poursuivi pour apologie de crime par voie électronique.Sur les réseaux sociaux, il s’est réjoui de la mort d’un policier l’été dernier près de Toulouse. Il a été condamné mardi à trois mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve.

Le procureur avait requis une peine de quatre mois de prison avec sursis à l’encontre du prévenu. Il est jugé également pour diffamation envers un fonctionnaire de police. Malade, selon son avocate, l’homme était absent du procès.

En juillet dernier, à la sortie d’une discothèque, plusieurs hommes ont mortellement battu le policier, qui n’était pas en service.

« Ça fait un de moins »

 

« Ça fait un de moins » avait écrit le prévenu, dans des commentaires laissés sur la page Facebook du syndicat France Police qui annonçait la mort du policier. « Je ne vais pas pleurer la mort d’un SS.« 

Sur Internet, le prévenu avait aussi écrit : « C’est mon droit de ne pas aimer les poulets et après on voudrait que je les pleure ». Il renchérit sur Twitter « Ils ont des primes pour tabasser d’autres humains. Les policiers SS sont de vrais voyous ».

« Malade, cloîtré chez lui »

 

Lors de ses auditions, il avait regretté ses propos. « Ce n’est pas un casseur, ce n’est pas un black bloc, c’est un homme malade, cloîtré chez lui avec une maladie à rendre fou », a plaidé Maylis Vincent, son avocate.

« On a affaire à quelqu’un qui réfléchit derrière son ordinateur, choisit ses mots, les tape dans la volonté de salir », a déploré Martin Vatinel, le défenseur la veuve du policier.

L’avocate de la défense, Me Maylis Vincent, n’a pas sollicité la relaxe de son client. « Ce n’est pas un casseur, ce n’est pas un black bloc, c’est un homme malade, cloîtré chez lui avec une maladie à rendre fou », a-t-elle plaidé. De plus, elle rappelle que son client avait lui-même supprimé ses écrits.

« Apologie de crime par voie électronique »

 

Il était poursuivi pour « apologie de crime par voie électronique. »

L’internaute toulousain n’était pas présent au procès, ce mardi. Mais Sarah, la femme de Benjamin Quiles, était au tribunal. Elle s’était portée partie civile, aux côtés de membres du syndicat France Police. Le Toulousain est donc condamné à de la prison avec sursis ainsi qu’à des réparations pour la veuve du policier. De surcroît, les réparations vont de 500 euros de dommages et intérêts et 600 euros de frais de justice. Ce sont par ailleurs les mêmes réparations que pour le syndicat.

Dans le cadre de l’enquête sur la mort du policier, deux hommes sont mis en examen. L’un est en détention provisoire pour « homicide volontaire » et l’autre est libre, placé sous contrôle judiciaire.

« La compagne du policier tué à Toulouse va « se battre pour lui et pour son bébé » »

 

En effet, enceinte, elle veut continuer à se battre pour son bébé et pour connaître la vérité.

De plus, l’avocat de son agresseur présumé jette de l’huile sur le feu, en dépeignant ce policier comme alcoolisé et agressif au moment des faits.

« On m’a dit de ne pas regarder, que ce qu’il disait c’était n’importe quoi, mais c’est choquant. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais je veux connaître la vérité. Je la saurai un jour, c’est sûr », répond Sarah. Elle ajoute qu’elle n’imagine pas que son compagnon ait porté les coups le premier, « car il n’est pas comme ça. »