Cette intense période de consommation est la cible d’un amendement au projet de loi antigaspillage. Le « Black Friday » pourrait bien être en sursis en France.

Avec l’amendement Batho, sont donc considérées comme agressives les pratiques commerciales ayant pour objet de donner l’impression dans une publicité, « par des opérations de promotion coordonnées à l’échelle nationale, que le consommateur bénéficie d’une réduction de prix comparable à celles des soldes » et ce, en dehors de leur période légale. En effet, des lois encadrent les soldes, tant dans leurs modalités, que dans leur temporalité. Il s’agit du seul moment où les commerçants sont autorisés à vendre leur marchandise à perte, afin d’écouler rapidement leurs stocks.

Delphine Batho, députée non-inscrite et ancienne ministre de l’Écologie, veut mettre un terme au « Black Friday ». Dans un amendement déposé au projet de loi antigaspillage et adopté en commission, elle veut mettre « fin à cette vaste arnaque à la gloire du consumérisme ». Faire la promotion du « Black Friday » serait considéré comme une pratique commerciale agressive qui peut donner lieu à une amende pouvant atteindre 300 000 euros.

Cette opération commerciale est l’occasion d’une véritable frénésie d’achats pas toujours bien considérés par les consommateurs. Cette année, le « Black Friday » dépasse largement du cadre du vendredi 29 novembre. L’initiative englobe également le lundi 2 décembre (le « Cyber Monday ») mais la quasi-intégralité de la semaine juste avant.

Des mouvements contre le « Black Friday »

 

L’amendement de Delphine Batho et la loi antigaspillage seront débattus par l’Assemblée nationale à partir du 9 décembre. D’ici là, le débat public aura lieu, puisque si interdiction il y a, elle ne sera pas pour cette édition 2019 du « Black Friday ». Plusieurs mouvement anticonsumériste, comme Extinction Rebellion, Attac et d’autres organisent des manifestations ce vendredi pour éveiller les consciences.

Le gouvernement semble d’ailleurs sur la même longueur d’onde. La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a ainsi alerté sur la frénésie de consommation. Elle estime que le « Black Friday » représentait un impact négatif sur l’environnement. Outre la production des produits en elle-même, il faut aussi livrer les colis à domicile. Cela qui représente un volume conséquent de déplacements.

 

Un Block Friday s’invite dans la capitale pour s’opposer au Black Friday

 

Lancée par Youth For Climate et Extinction Rebellion, cette opération organisée ce vendredi dans plusieurs villes. Elle s’articulait autour du blocage d’un « commerce majeur ».

Depuis quelques jours, des slogans sur des tracts virtuels fleurissent sur les réseaux sociaux. « L’abus de production nuit gravement à la planète », « surconsommer tue » ou encore « stoppons la grande braderie de la planète ». A chaque fois, un même hashtag #BlockFriday accompagne ces mots appelant à une opération bien réelle en ce vendredi.

 

« Non au consumérisme mortifère »

 

Derrière cette campagne se trouvent les mouvements Youth for Climate (YFC) et Extinction Rebellion (XR). Ils organisent une série d’actions dans une trentaine de villes – en plus de la grève mondiale pour le climat. Ils comptent notamment « occuper et bloquer de manière festive des « temples » de la consommation ». L’objectif est de dire « non au consumérisme mortifère ».

 

Loi anti-gaspillage et Green Friday

 

En effet, la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne a alerté dès lundi contre la pollution que génère le « Black Friday ». En effet, elle met en garde contre « la frénésie de consommation » liée à cette journée de promotions. Les députés eux ont donné leur feu vert en commission à une interdiction des campagnes de promotions du « Black Friday ». Cet amendement au projet de loi anti-gaspillage, adopté dans la nuit de lundi à mardi, doit encore être examiné dans l’hémicycle à partir du 9 décembre.

La Fédération Envie, Altermundi, DreamAct, Emmaüs, Ethiquable et le Réseau francilien du réemploi sont les fondateurs de l’association Green Friday. L’objectif est avant tout de faire prendre conscience des impacts sociaux et environnementaux des achats. Avec cette prise de conscience, cela permet d’impulser des nouveaux modes de consommation. Tous les commerçants qui participent au Green Friday s’engagent à ne faire aucune promotion le jour du Black Friday. De plus, ils reversent 10% de leur chiffres d’affaires du jour à une association de sensibilisation à la consommation responsable.