Les juges du Tribunal supérieur de justice du Brésil (STJ) ont accordé mardi à l’ex-président Lula un allègement significatif de sa peine de prison pour corruption, qui laisse entrevoir un aménagement de sa peine.

LES FAITS

En 2016, Luiz Inacio Lula da Silvatait est accusé d’être le « chef suprême » du réseau de corruption au sein du géant public pétrolier Petobras.

De ce fait, Lula fait l’objet de trois enquêtes liées au scandale Petrobras, qui est la principale compagnie pétrolière du Brésil. En effet, plus de 2 milliards de dollars sont détournés. Tout cela au profit d’hommes politiques de divers partis mais aussi à des entrepreneurs du bâtiment ainsi qu’à des directeurs de Petrobras ou de ses filiales.

AMENAGEMENT DE SA PEINE

Après le rejet de plusieurs recours déposés par sa défense, Lula, le chef historique de la gauche brésilienne de 73 ans, emprisonné depuis plus d’un an, entrevoit une lumière malgré ses problèmes avec la justice. Les quatre magistrats du STJ (superior tribunal de Jusitçia ) siégeant à Brasilia ont décidé à l’unanimité de réduire la peine du prisonnier le plus célèbre du Brésil de 12 ans et un mois de prison à huit ans et 10 mois.

Ainsi, cette décision ouvre la voie à un aménagement de peine de Lula, deux fois président (2003-2010), tombé dans les filets de l’enquête « Lava Jato » (Lavage express) autour du gigantesque scandale de corruption lié à l’entreprise pétrolière étatique Petrobras.

« Maintenant Lula va avoir le droit de passer au régime semi-ouvert en octobre, parce qu’il aura effectué un sixième de sa peine », a expliqué Lenio Streck, professeur de droit constitutionnel. « Cela va totalement changer ses perspectives ».

EN PRISON DEPUIS 1 AN

D’autre part ce régime autorise un condamné à avoir un emploi ou à suivre une formation à l’extérieur de la prison mais doit rentrer le soir dans sa cellule pour y dormir. Lula est incarcéré depuis avril 2018 à Curitiba. Il est condamné en deuxième instance pour avoir bénéficié d’un triplex à Guaruja de la part d’un groupe d’entrepreneurs du bâtiment en échange de contrats avec Petrobas.

Les nombreux recours déposés par ses avocats ont tous été rejetés, mais mardi le STJ a totalement changé l’avenir de Lula en se prononçant sur un recours en annulation déposé par les mêmes avocats.

LULA SE DEFEND

« On n’a jamais présenté de preuve contre moi. Je suis un prisonnier politique, exilé dans mon propre pays », a récemment écrit l’ex-président. Il s’est fait empêché de se présenter à un troisième mandat fin 2018 en étant grand favori des enquêtes d’opinion.

Pour ces motifs, Lula estime que sa condamnation est infondé, sans preuve. Après quoi il n’a cessé de dénoncer une persécution politique pour empêcher son Parti des travailleurs (PT) de revenir au pouvoir.

Ses avocats ont demandé l’acquittement. Dernièrement, une proposition de réaffectation en crime électoral concernant les accusations de blanchiment d’argent a été faite. Cela pourrait réduire la peine annexée. La situation de Lula dans les prochains mois et années semble promise à de nombreux rebondissements.

IMPLICATION DANS PLUSIEURS AFFAIRES

Par ailleurs, l’ex-président est condamné en février 2019 pour une autre peine de prison (12 ans et 11 mois). Il est accusé d’avoir fait financer des travaux dans une autre propriété, également en échange de son intercession dans des contrats. Lula est aussi impliqué dans une demi-douzaine d’affaires.

En outre, le président d’extrême droite et ennemi de la gauche: Jair Bolsonaro, a promis une lutte d’acharnement contre la corruption en arrivant au pouvoir en janvier. En dernier lieu il a souhaité à Lula de « pourrir en prison ».

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