Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a donc affirmé que les colonies israéliennes en Cisjordanie n’étaient pas « en soi contraires au droit international ». Une déclaration saluée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Il s’agit d’une nouvelle décision en rupture avec la tradition diplomatique américaine.
Un nouveau coup de canif au consensus international
L’administration de Donald Trump donne, lundi 18 novembre. Un nouveau coup de canif au consensus international sur le conflit israélo-palestinien. En annonçant que les Etats-Unis ne considéraient plus comme illégales les colonies de l’Etat hébreu en Cisjordanie occupée.
Il s’agit donc d’une nouvelle décision spectaculaire en rupture avec la tradition diplomatique américaine. Aussitôt saluée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et dénoncée par l’Autorité palestinienne.
L’avis du département d’Etat de 1978 désormais caduc
« Après avoir examiné soigneusement tous les arguments de ce débat juridique ». L’administration Trump conclut que « l’établissement de colonies de civils israéliens n’est pas en soi contraire au droit international », a donc déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo devant la presse.
Mike Pompeo présente cette annonce comme un retour à l’interprétation du président Ronald Reagan, au début des années 1980. Se démarquant surtout de la précédente administration démocrate de Barack Obama qui avait vivement condamné la colonisation.
Mais la politique américaine s’appuyait en fait jusqu’ici, sur un avis juridique du département d’Etat remontant à 1978. Selon lequel « l’établissement de colonies de population dans ces territoires » n’était « pas conforme au droit international ». Ces colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont en effet jugées illégales par l’ONU. Et une grande partie de la communauté internationale voit donc en elles un obstacle majeur à la paix. Mike Pompeo décide que cet avis de 1978 était caduc.
L’opposition rappelle la légitimité du droit international
Washington n’est « pas qualifié ou autorisé à annuler des dispositions de droit international et ne peut pas légaliser des colonies israéliennes ». A au contraire protesté le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
En effet, l’Union européenne se démarque rapidement, en rappelant sa position « claire » et « inchangée »: « toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international. Et compromet la viabilité de la solution à deux Etats et les perspectives d’une paix durable ».
Aux Etats-Unis, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, candidate à la Maison Blanche, a donc dénoncé le revirement américain. « Ces colonies ne violent pas seulement le droit international, elles rendent la paix plus difficile à réaliser », a-t-elle tweeté.
Another blatantly ideological attempt by the Trump administration to distract from its failures in the region. Not only do these settlements violate international law—they make peace harder to achieve. As president, I will reverse this policy and pursue a two state solution. https://t.co/AgkpYDY8PU
— Elizabeth Warren (@ewarren) November 18, 2019
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