Un homme a été verbalisé par la police ferroviaire mercredi en gare Matabiau, à Toulouse. Son tort : avoir donné 70 centimes à une mendiante.

Donner de l’argent à une personne dans le besoin dans l’enceinte de la gare Matabiau de Toulouse est un acte interdit. Un jeune homme de 31 ans qui a souhaité garder l’anonymat. En a fait l’amère expérience ce mercredi 20 novembre.

 

«C’était tellement stupéfiant que j’ai cru que ce n’était pas sérieux et que j’ai lâché mes 70 centimes dans la main de la femme»

 

Tout commence sur les coups de 17h, lorsque cette mendiante lui demande un peu d’argent. Alors qu’il en retire à un distributeur de billets. Pressé de rentrer chez lui après une longue journée de travail, le jeune homme fouille alors dans son portefeuille. Il en extrait 70 centimes qu’il s’apprête à donner à cette femme, lorsqu’une patrouille de la police ferroviaire intervient.

L’un des policiers lui indique alors que la mendicité est interdite dans les lieux publics. Ce que le jeune homme, qui ne se démonte pas, peine à comprendre.

« Je lui ai répondu que la femme ne m’avait pas directement demandé de l’argent. Il m’a répondu que si je lui donnais les pièces que j’avais encore dans la main, j’étais passible d’une contravention. C’était tellement stupéfiant que j’ai cru que ce n’était pas sérieux et j’ai lâché mes 70 centimes dans la main de la femme », a-t-il expliqué à nos confrères.

 

La SNCF dans son droit ?

 

Moins d’un euro, mais suffisant pour écoper d’une amende de 100 €. Aussitôt dressée par les agents de la SNCF, dont 50 € pour frais de dossier. Le motif ? « Sollicitation de toute nature »… Une amende tout à fait valable puisque prévue dans le code des transports selon la SNCF, qui précise que l’objectif est de lutter contre le sentiment d’insécurité de ses clients. Pourtant, l’entreprise a décidé d’annuler la contravention quelques heures après l’avoir dressée.

De plus, l’amende, dont le montant initialement annoncé était de 50 euros, est doublée et s’élève donc à 100 euros. C’en est trop pour le jeune homme qui décide dès le lendemain de contester l’amende.

« Je pense qu’il s’agit d’un abus d’autorité. Je n’avais pas encore donné les pièces quand la brigade ferroviaire est intervenue. Le policier m’a demandé de ne pas le faire et j’ai refusé de lui obéir. Il s’est vengé en me verbalisant », a ainsi raconté l’intéressé, lequel a par ailleurs affirmé qu’il était « hors de question qu’il paye 100 euros d’amende pour avoir donné 70 centimes à une mendiante ».

Dans un premier temps, la SNCF de Toulouse avait défendu le bien-fondé de cette amende, mais devant l’ampleur médiatique prise par cette affaire, rapidement fustigée sur les réseaux sociaux, la société a fini par reconnaître « une maladresse » de la part de la police ferroviaire, promettant d’annuler cette contravention.

 

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