Un retraité a été condamné le 28 mai dernier pour avoir tenté d’abuser sexuellement d’un poney. La zoophilie, souvent ignorée, est bien réelle. Mais la loi est-elle assez sévère ?
La zoophilie c’est quoi ?
Le terme apparaît au XIXe siècle. Il provient du grec ancien ζῷον / zỗion (animal) et φιλία / philía (amitié). Mais, à cette époque, son sens reste platonique et ne caractérise pas l’attirance ou l’acte sexuel envers un animal.
Au contraire, au Moyen-Age, le terme était appelé “Bestialité” et représentait un crime contre nature.
Aujourd’hui, la zoophilie est définie comme l’attirance sexuelle d’un être humain pour un ou plusieurs animaux. De plus, selon une étude réalisée en 2011 à New-Delhi, il existerait différents niveaux de zoophilie.
- 1 = fantasmes zoophiles sans passer à l’acte.
- 2 = personnes dites tactiles (excitation liée au contact des animaux).
- 3 = individus ayant des rapports sexuels avec des animaux.
- 4 = personnes pratiquant des activités sadiques, telles que la torture voire la mort de l’animal, pour leur plaisir sexuel.
L’aspect juridique
Tout d’abord, le code pénal définit, dans son article 521-1, la maltraitance sexuelle comme « le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle (…) envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité ».
Ensuite, La loi 2004-204 du 9 mars 2004 prévoit que les zoophiles faisant subir des sévices ou ayant des relations sexuelles avec un animal encourent jusqu’à deux ans d’emprisonnement, une amende de 30.000 euros et une interdiction de détenir un animal.
Par exemple, c’est en 2006 que la première condamnation est prononcée. Ici, un individu avait sodomisé son poney. C’est pourquoi, ce dernier a été condamné à un an d’emprisonnement, 2000 euros d’amende et l’interdiction de détenir un animal.
De plus, la Cour de Cassation dans un arrêt du 4 septembre 2007 a considéré que la zoophilie constituait un sévice de nature sexuelle. Il n’est pas « nécessaire de caractériser la violence, la brutalité ou les mauvais traitements ».
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Quelques exemples
Cependant, les cas de zoophilie sont très rarement jugés devant les tribunaux. Il semblerait que les signalements soient peu nombreux et les preuves difficiles à apporter.
Dans l’affaire du 28 mai 2021, le retraité qui a tenté d’abuser d’un poney a pu être retrouvé après s’être électrisé au passage de la clôture. Ainsi, le tribunal correctionnel a pu condamner l’homme à 500 euros d’amende avec sursis.
Mais, ce cas est loin d’être le seul. En effet, en 2018 un thaïlandais est arrêté pour avoir publié des contenus zoophiles et proposait des actes sexuels sur des animaux.
De plus, en 2019, aux Etats-Unis, un jeune homme s’est déguisé en husky pour violer son chien. Aussi, la même année, trois hommes ont été jugés pour avoir eu durant cinq ans des relations sexuelles avec une douzaine d’animaux.
Vers des peines plus sévères
Finalement, on remarque que la France commence à prendre conscience de l’atrocité de ces actes. En effet, le 29 janvier 2021 une proposition de loi a été adoptée par l’Assemblée nationale. Cette dernière vise à renforcer la lutte contre la maltraitance animale. Ainsi, le texte s’attaque à la zoophilie et à la zoopornographie. L’objectif est de punir les contrevenants de quatre ans d’emprisonnement et 60.000 euros d’amende.
Enfin, en 2018, l’OMS a intégré dans sa classification internationale des maladies “les pensées, fantasmes, pulsions ou comportements sexuels impliquant des animaux”. Il s’agirait, selon l’Organisation, d’une maladie catégorisée dans les troubles paraphiliques (déviance sexuelle).
Néanmoins, la lutte contre la zoophilie continue en Europe puisque qu’en Finlande, en Roumanie et en Hongrie elle reste légale.