Une partie des Français réalise du travail dissimulé (que l’on nomme « travail au noir »). Néanmoins, si cette tendance est à la baisse, c’est le travail au gris qui prend aujourd’hui le relai dans les emplois à domicile : la rémunération des salariés n’est alors qu’en partie déclarée.

 

Quand le travail au noir devient du travail au gris

 

Une société française de services à la personne, OuiCare, a réalisé avec Market Audit une étude sur ce phénomène.

 

L’enquête révèle une diminution nette du travail au noir (à l’exception de l’aide aux seniors). Cependant, le travail au gris augmente dans toutes les branches d’activités : jardinage, aide aux devoirs, babysitting… A titre d’exemple, en 2013 27% des employeurs déclaraient entièrement les personnes employées pour l’aide aux devoirs. Aujourd’hui, on atteint seulement les 16%.

 

D’après Anaïs Favard, responsable du pôle seniors chez OuiCare, cette hausse peut s’expliquer de différentes manières. Dans le cadre de l’aide à domicile, senior et aidant (souvent un des enfants) sont généralement dans une situation difficile. On retrouve également une forme de déni (la personne n’est pas réellement dépendante). Commençant par demander aux voisinages, les visites occasionnelles deviennent une véritable aide à domicile jusqu’à l’arrivée d’un professionnel (un auxiliaire de vie à domicile). « Cette étape “entre deux” n’est souvent pas déclarée. »

 

Cette tendance s’explique également par notre démographie : la proportion de personnes de plus de 60 ans a augmenté de près de 2% entre 2013 et 2018.

 

Conséquences et risques encourus

 

Les conséquences sont pourtant nombreuses, pour le salarié comme pour l’employeur.

Le premier ne cotise pas pour sa retraite et se trouve dans une situation parfois précaire.

L’employeur quant à lui peut être poursuivi pour travail dissimulé. Toutefois, c’est près de la moitié des personnes interrogées dans l’étude qui se disent mal, ou très mal informées sur les risques encourus. Ils peuvent aller d’une amende au paiement de lourdes indemnités en cas de conflit avec l’employé, qui par exemple pourrait refuser d’être licencié.

 

Malgré ces risques, cette tendance ne semble pas s’atténuer. Pourtant, Guillaume Richard, PDG du groupe Oui Care précise « quand on considère tous les risques qui sont couverts lorsqu’on déclare un salarié, la valeur ajoutée est supérieure au faible écart de coût. De plus les 50% de crédit d’impôt quand on fait appel à du service à domicile font qu’au final la prestation vous revient à même pas une dizaine d’euros […] ».

Des avantages fiscaux souvent mal ou méconnus des employeurs. 77% des personnes interrogées savent qu’il est possible de bénéficier d’un crédit d’impôt en faisant appel à une personne déclarée. En revanche le taux exact n’est connu que par 32% des interrogés.

 

Le manque à gagner pour la France est conséquent : 2 à 6 milliards d’euros s’échappent ainsi du système chaque année.

 

Aide administrative

 

Une alternative est néanmoins possible. C’est ce que propose notamment la plateforme Yoopies (spécialiste dans le domaine du babysitting) : déclarations des cotisations dues et demandes d’aides ou de crédits d’impôt sont pris automatiquement en charge par l’application. Elle garantie en échange un paiement sécurisé et des offres fiables.

 

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