Un plan interministériel de lutte contre cette mutilation sexuelle est lancé pour la première fois.

Longtemps, le nombre de 53.000 femmes excisées vivant en France a été avancé. Tiré d’un rapport de l’Institut national d’études démographiques daté de 2009, il a été actualisé en 2015 par l’ONU. Désormais, on évalue à 60.000 le nombre de femmes victimes de cette mutilation génitale résidant en France. Un chiffre qui pourrait être sous-estimé.

Lancement d’un plan pour lutter contre l’excision

Lourdement punie par la loi, cette pratique violente menacerait encore de nombreuses adolescentes françaises. Pour lutter contre l’excision, la secrétaire d’Etat aux droits des femmes doit donc lancer ce vendredi matin un plan entièrement dédié à cette problématique.

Des idées reçues qui ne reflètent pas la réalité

On peut penser qu’elle touche uniquement les femmes originaires, ou dont les parents sont originaires, de pays d’Afrique. Mais ce n’est pas vrai. Tous les continents sont touchés, l’Amérique du Sud comme l’Asie. Et cette mutilation n’est pas l’apanage d’une religion particulière. En Egypte, l’excision reste très répandue y compris dans les milieux chrétiens comme chez les Coptes. « Toutes les religions sont donc concernées, l’excision est une norme sociale, pas un rite », précise Marion Schaefer.

Les sanctions pour la pratique de l’excision

L’excision est interdite en France et punie de 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende. Une peine alourdie à 20 ans de réclusion criminelle lorsque la mutilation est commise sur une mineure. Il faut aussi rappeler que même si elle est pratiquée dans un autre pays que la France, et même si vous n’avez pas la nationalité française, vous pouvez être condamné si vous êtes complice d’une excision.

Des points à améliorer pour les acteurs judiciaires et médicaux

La formation des acteurs judiciaires et médicaux devrait également représenter un axe majeur du plan présenté ce vendredi. En effet, c’est une nécessité pour Marion Schaefer : « Souvent, les jeunes femmes que nous accompagnons nous expliquent qu’elles ont découvert leur excision lors d’une consultation médicale ou gynécologique. Et le discours adopté par les médecins n’est pas toujours adapté. Elles ne savent pas non plus qu’elles peuvent déposer plainte. Beaucoup de choses doivent donc encore s’améliorer.

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