Des lois, il y en a des nouvelles presque chaque semaine. Néanmoins, on prend généralement beaucoup plus de temps à abroger les plus anciennes.

 

Des drôles de lois qui datent

 

Le système judiciaire de Grande-Bretagne est composé de milliers de lois. A l’instar de la France, celles-ci sont répertoriées sur un site internet : www.legislation.gov.uk (le Légifrance anglais).

 

Tout comme la France également, la Grande-Bretagne est un pays très ancien, qui possède donc de très vieilles règles. Or, les temps changent, et les lois les plus antiques ne sont pas toujours adaptées (et ne l’ont d’ailleurs peut-être jamais été) à la société.

 

C’est sur ce sujet qu’un doctorant de la très réputée Université de Cambridge a travaillé durant plusieurs mois. Suite à son analyse, Christopher Sargeant a raconté son étonnement : certes, quelques lois anciennes sont tout à fait inappropriées à la vie actuelle. Néanmoins, certaines lois plus récentes sont tout aussi étranges.

 

Une histoire de patates

 

Une ordonnance datant de 2004 interdit l’import de pommes de terre polonaises sur le sol anglais. Si néanmoins une personne souhaite à tout prix obtenir ces tubercules, il peut en faire la demande écrite. Tout doit être précisé à l’inspecteur : utilisation prévue des pommes de terre, destination proposée…

Cette interdiction peut étonner. Elle a été mise en vigueur suite à une mauvaise récolte dans le pays. Cela avait alors poussé les importateurs à se ravitailler à l’étranger. La Pologne, avec ses 21 millions de tonnes de pomme de terre produites chaque année (et sa place de 6ème producteur mondial derrière la Chine, la Russie, l’Inde et les Etats-Unis) était donc en tête des commandes.

 

Une baleine pour la Reine

 

En 2004, un pêcheur a eu la surprise de trouver un esturgeon mort. Il a alors proposé de l’offrir à la Reine, à quoi on lui a rétorqué de faire ce qu’il voulait de ce poisson (mais certainement pas de l’amener au Buckingham Palace).

Ce pêcheur avait en fait, en tout bon citoyen, appliqué la législation. En effet en 1322, une loi a été créée pour que les baleines et esturgeons échoués sur les côtes britanniques soient immédiatement donnés au monarque régnant. Notre doctorant de Cambridge suppose que cette loi a été mise en vigueur afin de faire plaisir au roi de l’époque. Edward II estimait alors que leur consommation était trop abondante et ostentatoire. Une règle qui n’a donc pas encore été abrogée.

 

Pas de planche sur nos trottoirs

 

L’article 54 du Metropolitan Police Act interdit le transport de planches sur les trottoirs londoniens, sauf en cas de déchargement d’un véhicule. De même pour les échelles, roues etc. Objectif : limiter les nuisances et faciliter le passage des piétons. Encore une loi étonnante car on a dû mal à imaginer ce qui a pu pousser le législateur à l’adopter.

 

 

Il s’agit là d’un aperçu des drôles de lois d’Angleterre. Mais ne nous moquons pas trop : on se rappelle tous qu’il y a quelques années, une ordonnance interdisant le port de pantalon pour les femmes à Paris était toujours en vigueur. On se doute donc que d’autres lois encore bien farfelues existent toujours en France.

 

 

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