Le 22 janvier 2020, Éric Zemmour devra répondre de ses propos prononcés le 28 septembre 2019, lors de la « Convention de la droite ». Il est cité à comparaître par le parquet de Paris pour « injure publique à caractère racial » et « provocation publique à la haine raciale ».

Le polémiste Éric Zemmour doit être jugé le 22 janvier devant le tribunal correctionnel de Paris. La raison est une virulente charge contre l’immigration et l’islam, prononcée fin septembre lors d’une « Convention de la droite ». Convention organisée par des proches de l’ex-députée d’extrême droite Marion Maréchal.

Néanmoins, son intervention était diffusée en intégralité et en direct sur LCI. Il s’en était pris, entre autres, aux immigrés « colonisateurs » et à « l’islamisation de la rue ». Le parquet de Paris le cite à comparaître pour « injure publique à caractère racial » et pour « provocation publique à la haine raciale ».

Le fait de pousser des tiers à manifester de la haine, de la violence ou de la discrimination à l’encontre de certaines personnes, en raison de leur religion ou de leur origine nationale ou ethnique, constitue une incitation à la haine raciale. Il s’agit d’un délit puni par la loi. Toute personne victime d’incitation à la haine raciale peut porter plainte contre l’auteur du délit.

Tollé

 

« En France, comme dans toute l’Europe, tous nos problèmes sont aggravés -je ne dis pas créés- par l’immigration: école, logement, chômage, déficits sociaux, dette publiques, ordre public, prisons, qualifications professionnelles, urgences aux hôpitaux, drogue… Et tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam. C’est la double peine », avait également déclaré M. Zemmour.

Quelques jours après le tollé suscité par ses propos, le parquet de Paris avait annoncé l’ouverture d’une enquête.

 

Ni moi ni mon client n’avons reçu cette citation

 

« Lorsque nous avons été entendus, nous n’avons jamais pu déterminer quels sont les passages des discours qui lui étaient reprochés », s’est étonné l’avocat de M. Zemmour, Me Olivier Pardo.

« Nous avons appris par les médias cette convocation alors que ni moi ni mon client n’avons reçu cette citation », a-t-il ajouté.

« Dans les 10 affaires concernant M.Zemmour » pour des propos contestés, « nous avons obtenu huit relaxes », a assuré l’avocat. « Il ne faudrait donc pas que le parquet confonde précipitation et respect de la procédure ».

 

Plusieurs polémiques

Depuis mi-octobre, Éric Zemmour est la vedette de « Face à l’info », une émission quotidienne de CNews.

Dans ce programme, plusieurs de ces interventions ont suscité des polémiques. Le 3 décembre, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a d’ailleurs adressé une mise en demeure à la chaine d’info. Cela est dû aux déclarations de M. Zemmour sur l’islam et la colonisation de l’Algérie.

Mi-septembre, Éric Zemmour était définitivement condamné, après le rejet de son pourvoi en cassation. En effet, il est condamné à 3 000 euros d’amende pour provocation à la haine religieuse. Effectivement, en 2016, dans l’émission « C à vous » sur France 5, il avait tenus des propos anti-musulmans.

De surcroît, après la diffusion du discours du polémiste sur LCI, le CSA avait saisi le procureur de la République. Il avait appelé à « la responsabilité des médias audiovisuels ». Éric Zemmour risque un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.