Ces dernières semaines, plusieurs pétroliers ont été la cible d’attaques d’origine indéterminée en mer d’Oman, dans le Golfe, une région déjà sous tension du fait de la crise entre les États-Unis et l’Iran.
Un passage stratégique considérable
Deux pétroliers, un norvégien et un japonais ont été attaqués jeudi dans le détroit d’Ormouz, en mer d’Oman. Or, ce passage maritime entre les Émirats arabes unis et l’Iran est stratégique. « On estime que par ce détroit passent chaque jour des navires pétroliers transportant plus de dix millions de barils. C’est absolument considérable, c’est à peu près un tiers du commerce pétrolier mondial », explique à Franceinfo le directeur de recherche à l’Iris.
Des attaques similaires ont déjà eu lieu
Cet incident survient un mois après de mystérieux « actes de sabotage » présumés ayant visé quatre navires commerciaux . Deux saoudiens, un norvégien et un émirati dans la même zone. Là encore, ni victime ni marée noire. Cependant « des dégâts significatifs aux structures des deux navires » ont été recensés.
Les Etats-Unis accusent l’Iran d’être responsable
Ces attaques n’ont pas été revendiquées, mais les États-Unis ont accusé sans détour l’Iran d’en être « responsable ». En effet, ils accusent Téhéran (la capital) de vouloir empêcher le passage du pétrole par le détroit d’Ormuz pour perturber le marché mondial.
Cette conclusion s’appuie sur des renseignements, sur les armes utilisées. Mais également sur le niveau de savoir-faire nécessaire pour mener à bien l’opération selon les Etats-Unis.
La réaction de l’Iran
La République islamique a jugé hautement suspecte la survenue de ces attaques. Elle a poursuivi vendredi en dénonçant des accusations « sans fondement », accusant Washington de « sabotage diplomatique ».
Les conséquences de ces attaques
Les Etats-Unis ont renforcé leur dispositif militaire au Moyen-Orient. Ils ont en effet envoyé 10 000 soldat supplémentaire et appelé le monde à « ne pas céder au chantage nucléaire » de l’Iran. Ce dernier a annoncé qu’il franchirait bientôt une limite prévue par l’accord international sur son programme nucléaire.
La position stratégique du détroit d’Ormuz dans le marché du pétrole fait que sa fermeture viendrait assécher les réserves mondiales disponibles. En conséquence, les cours mondiaux de l' »or noir » ont grimpé d’environ 3 % depuis jeudi.