C’était il y a un peu plus de trois ans. En automne 2015, la Chine de Xi Jinping annonçait la fin de la politique de l’enfant unique.
Politique de Mao Zedong
La Chine de Mao s’est longtemps concentrée sur la force de travail du pays. Encourager les couples à avoir beaucoup d’enfants était donc une politique s’inscrivant dans cette logique de croissance. Les mères ayant plus de dix enfants étaient même surnommées les « mamans d’honneur ».
Trop d’enfants pour la Chine
A partir des années 1970, les dirigeants de la République populaire de Chine ont souhaité ralentir son expansion démographique. Une première politique a tout d’abord été mise en place : la politique wan xi shao (que l’on peut traduire par « mariage tardif, naissances peu rapprochées et peu nombreuses »). Bien qu’elle ait fait chuter le nombre moyen d’enfants par femme (de 5,75 à 2,75), les autorités ont rapidement jugé que cela n’était pas suffisant. D’où l’émergence d’une nouvelle politique, beaucoup plus connue : celle de l’enfant unique.
Ces politiques ont permis de limiter les dégâts de la surpopulation. Mais à quel prix ? Avortements et stérilisations forcées n’ont fait qu’augmenter le débat. De plus, la question des enfants sans papiers est restée en suspens : impossibilité d’aller à l’école ou encore de se marier, ils ne sont aujourd’hui toujours pas reconnus.
La nouvelle politique de Xi Jinping
Déjà avant 2015 les couples vivant en milieu rural avaient l’autorisation d’avoir un deuxième enfant si le premier était une fille (l’équilibre homme/femme étant problématique dans le pays, avec un sex-ratio de 1,2 garçons/fille). Les couples eux-mêmes enfants uniques pouvaient également avoir un autre enfant. La nouvelle loi a donc étendu cette autorisation à tous les couples chinois.
Moins de Chinois en 2018
Malgré cette réforme, on constate actuellement une diminution de la population chinoise (une première dans l’histoire du pays !). On estime cette baisse à environ 1 270 000 personnes en 2018 (presque invisible pour une population de 1 390 000 000 habitants). Mais comment se fait-il que la population diminue alors que la politique de l’enfant unique est caduque ?
Plusieurs réponses ont été trouvées à cette question : le nombre de femme en âge de procréer diminue avec le temps tandis que la proportion de personnes âgées augmente (17,3% de la population aujourd’hui et 35% en 2050). Cependant c’est aussi le coût de la vie (logement, éducation, santé) qui empêche les couples de faire plus d’un enfant.
Une solution ?
Afin d’enrayer cette tendance, des chercheurs ont émis l’idée de faire payer une taxe à toutes les personnes de moins de 40 ans n’ayant pas deux enfants. Cet impôt viendrait ensuite alimenter un fonds de soutien à la maternité. Une proposition qui a fait du bruit en Chine lors de sa publication (en août 2018) mais qui n’a pour le moment pas abouti.
Autres articles à découvrir :
