Quatre lycéens de 16 ans, scolarisés à Capesterre Belle-Eau, en Guadeloupe ont été mis en examen samedi pour viol en réunion d’une camarade. Le parquet a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire.

Images diffusées sur WatsApp

 

Les quatre mis en cause seront poursuivis pour « viol en réunion » et aussi pour deux d’entre eux, pour « diffusion d’image de mineure à caractère pornographique aggravée par utilisation d’un réseau social, en l’occurrence WhatsApp », sur lequel ont été diffusées les images d’un rapport sexuel, a précisé Michael Ohayon, procureur adjoint de la République de Pointe-à-Pitre.

Les faits se seraient déroulés en trois temps les 10 et 17 octobre et le 5 novembre. De plus, les faits se seraient déroulés toujours dans une école désaffectée de la commune de Capesterre-Belle-Eau, en Guadeloupe.

Chantage

 

Un lycéen y a attiré la jeune fille à ces trois rendez-vous, en lui faisant du chantage. « Elle explique qu’un ami du lycée a obtenu d’elle des relations sexuelles sans violence sans brutalité mais sous la contrainte en lui indiquant qu’il est en possession d’une vidéo d’elle sur laquelle elle est nue, faite lorsqu’elle était au collège, par son petit ami de l’époque », selon le procureur.

Lors du premier rendez-vous, le lycéen serait arrivé avec deux camarades. « Au total, il en amène cinq à trois dates différentes », ajoute-t-il. Tous auraient eu des rapports sexuels avec la jeune fille.  Celle-ci se serait soumise par peur, mais « à un moment elle a fini par dire non. Et c’est quand elle a refusé que la vidéo prise lors de l’un des rapports a été diffusée » sur le réseau social WhatsApp.

Avertie par la proviseure du lycée, celle-ci a transmis la vidéo aux autorités. La police a donc lancé une enquête le 12 novembre, permettant d’identifier les différents protagonistes.

Placé en grade à vue

 

Les six lycéens, quasiment tous inconnus des services, avaient été placés en garde à vue jeudi. Seulement un des lycéens était connu pour vol aggravé.

« Les mineurs ont reconnu les relations sexuelles et indiquent que la jeune fille était consentante ». Concernant le chantage, « c’est discuté », selon M. Ohayon, pour qui « la notion de consentement est au cœur du dossier ».

Deux lycéens ont été remis en liberté. L’ enquête n’a pas démontré qu’ils avaient connaissance des menaces proférées par l’auteur principal d’utilisation de la vidéo, indique Mr Ohayon.

De surcroît, trois des jeunes sont placés. Tout d’abord, le plus impliqué est au centre éducatif fermé de Port-Louis (commune de la Grande-Terre, en Guadeloupe). Ensuite, le second est au sein de l’EPEI de Martinique (établissement de placement éducatif et d’insertion). Et le dernier est dans un foyer à Baillif (commune de la Basse-Terre). De même, contre celui-ci, les charges sont moins tangibles. Pour finir, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Crime passible de 20 ans

 

En effet, les suspects encourent un possible renvoi vers la Cour d’assises pour ce crime passible de 20 ans. Pour le délit de diffusion sur un réseau social d’images de mineure à caractère pornographique, la peine encourue est de 7 ans de prison et 100.000 euros d’amende.

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