Devenu un véritable icône, le smiley jaune de Nirvana est directement lié au genre musical du grunge, dont le groupe est l’un des fondateurs. Sa signification et sa visibilité ont poussé les auteurs à en faire une marque protégée en 1992.

 

Marc Jacobs vs Nirvana

 

Avec sa collection Redux Grunge, Marc Jacobs semble avoir omis de demander l’autorisation pour reprendre ce smiley. Le symbole est en effet réutilisé à l’identique sur des pièces vestimentaires de la marque, avec une différence au niveau des yeux (les initiales du créateur remplacent les croix).

 

Les représentants du groupe ont donc décidé d’attaquer le créateur de mode pour violation du droit d’auteur protégé par l’article L111 du code de la propriété intellectuelle. L’objectif de Marc Jacobs est selon eux de rendre la collection plus grunge « en l’associant avec Nirvana ». Une forme d’appropriation qui ne plaît donc pas.

 

Et rebelote

 

En 2015 la marque avait déjà fait parler d’elle avec ses sweats à quatre rayures épaisses que l’on retrouve dans le logo et les produits Adidas au nombre de trois. Aussi connue sous l’appellation « la marque aux trois bandes » depuis sa création en 1949, la firme n’avait pas apprécié et avait intenté un procès contre le créateur.

 

Il suffit d’ailleurs de taper « plagiat mode » dans son moteur de recherche pour se rendre compte du phénomène, et pas seulement chez le couturier Marc Jacobs. Kim Kardashian, la maison Dior, Decathlon, l’enseigne Zara à de nombreuses reprises et bien d’autres encore ont fait l’objet d’accusations. Simple copier/coller ou plagiat qui se développe de manière inconsciente ?

Se pose alors la question de la stratégie commerciale. Et si plagier rapportait de l’argent aux marques ? Certes, l’amende en France peut monter jusqu’à 300 000€. Cependant lorsque l’on sait que certaines marques n’ont pas hésité à plagier à plusieurs reprises des créateurs, on peut se demander si l’objectif n’était pas aussi d’être « victime » d’une forte communication médiatique.

Le manque d’inspiration pourrait également être à l’origine de cette montée en puissance du plagiat. On demande d’une part aux créateurs de faire leur travail, c’est-à-dire d’être créatifs. Néanmoins, peut-on rester créatif lorsque ce n’est pas une ni deux collections qui sont attendues dans l’année mais une dizaine ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre Jade Roger pour le site Maze.

 

Une affaire à suivre de près, notamment avec la Fashion Week qui débute à la fin du mois.

 

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