Dans l’oeil du cyclone de l’agence mondiale antidopage, la Russie pourrait être exclue des JO de Tokyo ou encore de l’Euro 2020 de football. Le monde sportif russe n’a pas manqué de réagir suite aux menaces d’exclusion qui pèsent sur le pays après les soupçons de dopage.

Le Code mondial antidopage harmonise les règles liées au dopage dans tous les sports et dans tous les pays. La Convention internationale de l’UNESCO contre le dopage dans le sport est le premier traité universel. Celle-ci est un instrument juridique qui permet aux gouvernements d’aligner leurs lois et règlements nationaux sur le Code, harmonisant ainsi les règles liées au dopage dans le sport. La Convention formalise l’engagement des gouvernements.

« Mise au ban du sport international »

Un comité indépendant de l’Agence mondiale antidopage a préconisé lundi de très lourdes sanctions contre la Russie. Les enquêteurs de l’AMA soupçonne la Russie d’avoir falsifié des données. Si le comité exécutif de l’AMA confirme la longue liste des mesures qui lui sont recommandées par son comité de révision de la conformité (CRC), la Russie serait purement et simplement mise au ban du sport international pendant quatre ans. Mais l’affaire ne serait sûrement pas terminée car Moscou pourrait contester les sanctions devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).

La punition est en tout cas à la hauteur « d’un cas extrêmement grave » aux yeux du CRC. Parmi les griefs cités, la disparition de « centaines » de résultats de contrôles antidopage suspects parmi les fichiers que Moscou avait remis à l’AMA au début de l’année.

Des « preuves fabriquées de toutes pièces »

« Les données de Moscou ne sont ni complètes ni entièrement authentiques », a fustigé l’agence dans son communiqué. Or, la remise de ces données était une condition fixée par l’AMA pour lever de précédentes sanctions contre l’agence antidopage russe. Celle-ci était au cœur d’un système de dopage institutionnel entre 2011 et 2015 à l’origine d’un vaste scandale.

Des matches de l’Euro 2020 menacés

« Pour quatre ans de plus, nous nous plongeons dans une nouvelle crise antidopage ». Si le bras exécutif de l’AMA accepte cette recommandation, la Russie ne pourrait pas participer aux prochains Jeux olympiques d’été et d’hiver, aux JO de la jeunesse et aux Jeux paralympiques. Elle ne pourrait pas non plus accueillir certains matchs de l’Euro 2020 de football, pour le moment programmés à Saint-Pétersbourg. La Russie aurait la possibilité de contester de telles sanctions devant le Tribunal arbitral du sport.

« Des athlètes « otages des responsables sportifs » »

Pendant quatre ans, aucun officiel russe ne serait autorisé lors de grandes compétitions sportives. La Russie ne pourrait plus candidater à l’attribution d’événements sportifs internationaux. Si des événements lui ont déjà été attribués, l’organisateur devra le lui retirer et le « réattribuer à un autre pays, sauf si c’est impossible d’un point de vue légal ou pratique ». « Nous avons beaucoup de problèmes dans le domaine du sport, mais le plus dur et le plus tragique est que nos sportifs sont devenus otages des actions des responsables sportifs » russes, a ajouté Yuri Ganus, patron de l’Agence antidopage russe. La finale de la Ligue des Champions 2021 y est également programmée.

« Plus de candidatures à des événements internationaux »

Sous Vladimir Poutine, la Russie a fait du sport un outil de sa puissance sur la scène internationale. Mais elle n’en finit plus de payer les conséquences du dopage à grande échelle.

Ainsi, si l’AMA suit son comité, le pays ne serait plus autorisé à candidater à l’attribution d’événements sportifs internationaux.

Reste à savoir si le comité exécutif de l’AMA ira si loin. Les précédentes sanctions contre la Russie, pour punir la mise en place du système de dopage institutionnel, ont été à l’origine de vives polémiques ces dernières années. Des voix s’élevaient pour critiquer l’indulgence du Comité international Olympique (CIO).

Peu avant les JO de Rio 2016, l’AMA avait déjà préconisé une exclusion de la Russie. Mais le CIO avait eu le dernier mot et avait laissé le soin de trancher aux fédérations sportives internationales. Depuis, l’AMA a renforcé ses pouvoirs de sanctions, et il appartiendrait au TAS de se prononcer en appel.

Le dopage dans le sport en Russie fait référence au système institutionnel mis en place entre 2011 et 2015. Ce système fut mis en place pour doper et couvrir de nombreux athlètes russes dans plusieurs grands évènements internationaux. La Russie est le pays ayant le plus de médaillés olympiques disqualifiés pour dopage. Par ailleurs, sur la période concernée, plus d’un millier d’athlètes russes ont bénéficié de dissimulation de cas positifs.

« Sanctionné d’une amende à cause du dopage »

En 2017, ainsi, une amende d’un montant de 15 millions de dollars a fait office de sanction pour la Russie. Elle remboursera les frais engagés par le CIO et financera la future Autorité indépendante de contrôle. Elle paye ainsi le dopage organisé avant et pendant les Jeux olympiques de Londres en 2012 et de Sotchi en 2014.

 

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