Le jour de la disparition d’Estelle Mouzin en 2003, c’est Monique Olivier qui a appelé le fils de Michel Fourniret pour son anniversaire. Cela contredit l’alibi du tueur en série, « L’Ogre des Ardennes ». Les révélations de son ex-épouse au juge d’instruction relance une nouvelle fois l’affaire.

Le faux témoignage est une entrave à l’exercice de la justice. Celui-ci est puni de 5 ans de prison et 75 000 € d’amende.

Toutefois, le faux témoin ne sera pas puni si, spontanément, il rétracte son faux témoignage avant la décision mettant fin à la procédure rendue par la juridiction d’instruction ou par la juridiction de jugement.

 

« Estelle Mouzin »

 

L’affaire Estelle Mouzin éclate le 9 janvier 2003 lorsque la petite fille de 9 ans disparaît brutalement en rentrant chez elle de l’école. Seize ans plus tard, son corps n’a toujours pas été retrouvé. Les enquêteurs se concentrent sur la piste de Michel Fourniret suite à son arrestation en juin 2003. Une piste momentanément abandonnée, sans preuve ADN de la présence de l’enfant dans la voiture de Fourniret. Et compte tenu d’un alibi téléphonique qui semblait incontestable jusque-là. Michel Fourniret a été condamné en 2008 à perpétuité réelle pour huit meurtres. Il est toujours mis en examen pour d’autres. La piste de son implication est rouverte en 2019 suite à l’insistance des parents d’Estelle. D’autre part, cela est dû à la décision de la nouvelle juge d’instruction, Sabine Khéris.

« Monique Ollivier, de complice à témoin à charge ? »

 

Michel Fourniret n’a plus d’alibi dans l’affaire de la disparition d’Estelle Mouzin en 2003. Son ex-épouse Monique Olivier a contredit le tueur en série jeudi lors d’une audition chez le juge d’instruction. « Ce qu’elle a indiqué, raconte son avocat Maître Richard Delgenes, c’est qu’en partant le matin, Michel Fourniret lui avait dit ‘tu appelleras Jean-Christophe’ sur un ton assez sec ».

De plus, le tueur en série avait raconté avoir appelé son fils depuis son domicile de Sart-Custinne, en Belgique, au moment de la disparition de la fillette.

« Un appel passé par Monique Olivier et non Michel Fourniret ? »

 

Richard Delgenes confiait après l’audition : « Je pensais en arrivant qu’on aurait une audition de Monique Oliver mi-figue mi-raisin, en demi-teinte et nous disant qu’elle ne se rappelait pas. En réalité, elle a indiqué au juge d’instruction que Michel Fourniret, en partant le matin, lui a dit ‘tu appelleras Jean-Christophe’, le fils de Michel Fourniret. Cela signifie concrètement que Michel Fourniret n’était pas à Sart-Custinne. Il était potentiellement ailleurs et notamment en train de commettre le crime qu’on lui reproche ».

« Michel Fourniret « n’était pas présent » à son domicile le jour de la disparition d’Estelle Mouzin »

 

Entendue par la juge d’instruction Sabine Khéris ce jeudi, Monique Ollivier « a indiqué qu’elle avait passé un appel au fils de Michel Fourniret le 9 janvier 2003 à la demande de Michel Fourniret, ce qui signifie que Michel Fourniret n’était pas à Sart-Custinne en Belgique le jour de la disparition d’Estelle Mouzin », a expliqué l’avocat de son ex-femme. Me Richard Delgenes a cependant précisé que Monique Ollivier n’avait pas révélé aux enquêteurs où se trouvait alors son conjoint. « On sait qu’à l’époque Michel Fourniret partait plusieurs jours (…). Situer et dater ses absences de début janvier 2003, c’est un peu compliqué au jour d’aujourd’hui », a-t-il déclaré. La version de Monique Ollivier pourrait bien devenir un élément clé de l’enquête.

 

« Le nom de Michel Fourniret »

 

En effet, le nom de Michel Fourniret revient régulièrement dans la disparition d’Estelle Mouzin, neuf ans. De surcroît, en 2006, l’affaire avait semblé connaître son épilogue lorsque des photos de la fillette sont retrouvées dans son ordinateur. Michel Fourniret lui-même avait demandé à être entendu pour cette disparition mais a toujours nié être impliqué.

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