Dans un réquisitoire, signé jeudi 16 mai, le parquet national financier (PNF) demande la tenue d’un procès contre Lamine Diack. On l’accuse de « corruption active et passive » et « blanchiment en bande organisée ».

Le Sénégalais Lamine Diack et son fils sont soupçonnés d’être impliqués dans un système de corruption pour couvrir des cas de dopage d’athlètes russes. Lamine Diack est l’ex-patron de l’athlétisme mondial (l’IAAF).

De l’argent russe afin de financer des campagnes politiques au Sénégal

En échange de l’indulgence des services antidopage de l’IAAF, Lamine Diack aurait obtenu des fonds russes pour des campagnes politiques au Sénégal. En effet, le pacte aurait aussi permis de faciliter des négociations avec des sponsors et des diffuseurs russes. Il auraient eu lieu avant les Mondiaux d’athlétisme à Moscou en 2013. Lamine Diack est également soupçonné d' »abus de confiance ». En effet, « du fait de ses fonctions », il aurait permit à son fils « de s’approprier des recettes de l’IAAF provenant de sponsors », selon le réquisitoire. 

Une affaire jugée sur le territoire français

La justice française est compétente parce que les hommes ont pu blanchir des fond sur son territoire. Avisé d’un rapport d’une commission indépendante de l’AMA, le parquet national financier avait d’abord ouvert une information judiciaire. Cette dernière datait du 1er octobre 2015, sur des soupçons de corruption à l’IAAF. L’enquête avait ensuite été confiée à trois juges d’instruction menés par Renaud Van Ruymbecke.

D’autres personnes impliquées

Le ministère public vise aussi l’ancien conseiller de Lamine Diack, Habib Cissé, et l’ancien chef antidopage de l’IAAF Gabriel Dollé. On les soupçonne de « corruption passive ». De plus, ce dernier a reconnu les faits et demandé une procédure de plaider-coupable. Le parquet demande alors un procès contre Valentin Balakhnichev, ex-président de la Fédération russe d’athlétisme (ARAF) et ancien trésorier de l’IAAF. Egalement impliqué Alexeï Melnikov, fut l’entraîneur en chef des courses de fond à l’ARAF. La justice française réclame les deux hommes. Le premier pour corruption passive et active, ainsi que blanchiment aggravé, et le second pour corruption passive.

Les potentielles condamnations

La corruptions active et passive sont des délits encourant la même peine. Une peine d’emprisonnement d’un maximum de 10 ans et une amende d’un montant de 150 000 €. L’article 432-17 du Code pénal prévoit également des peines complémentaires pouvant assortir la peine principale.

Elles consistent principalement en la déchéance des droits civils et civiques, l’interdiction d’exercer une fonction publique ou une profession et la confiscation des fonds reçus au titre de la corruption. Est applicable le refus d’inscription sur les listes électorales pendant un délai de 5 ans après décision définitive.

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