Parcoursup est à la fois la plateforme d’orientation pour les études dans le supérieur et un stress (cauchemar ?) pour de nombreux lycéens.
Parcoursup, un APB avec d’autres défauts
Très critiqué, APB (Admission Post-Bac) a laissé sa place à Parcoursup en 2018. Les lycéens doivent à présent s’inscrire sur cette application web mise en place par le gouvernement afin de gérer leurs vœux d’orientation. En effet, une grande partie des établissements d’enseignement supérieur sont recensés sur cette plateforme.
Oui mais voilà : Parcoursup a lui aussi ses défauts. Les Terminales ne sont certes plus obligés de classer leurs voeux dès le mois de mars, comme pour APB. L’objectif affiché est également d’ « humaniser » la plateforme et de mettre fin aux tirages au sort dans les formations non-sélectives. Néanmoins, nombreux sont les syndicats étudiant à dénoncer son fonctionnement. Stéphane Troussel, président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis évoquait l’an passé un sentiment de « discrimination supplémentaire à l’égard des jeunes des quartiers populaires ». En effet, le doute s’est installé lorsque de nombreux lycéens issus de banlieues défavorisées n’ont pas reçu d’affectation lors du « premier round ». Jacques Toubon, actuel défenseur des droits, avait alors demandé plus de transparence sur les critères de tri utilisés par les formations.
L’Université des Antilles et un algorithme bientôt dévoilé
Lundi 4 février, on a appris une première victoire dans la bataille contre Parcoursup devant le tribunal administratif de Guadeloupe.
L’Université des Antilles (présente dans les deux régions françaises des Caraïbes, la Martinique et la Guadeloupe) avait été saisie par l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF). Elle refusait en effet de rendre publics les algorithmes utilisés pour classer les candidats pour les licences et DUT.
Ainsi, à Basse-Terre, chef-lieu de la région, le tribunal a donné raison au syndicat. L’Université doit, dans un délai d’un mois, communiquer les algorithmes mis en œuvre.
Une première jurisprudence qui ouvre le champ des possibles
Jusqu’à présent, le gouvernement justifiait le fonctionnement de Parcoursup et de ses algorithmes par le « secret des délibérations » et la souveraineté des jurys.
Toutefois, le tribunal répond : « Contrairement à ce que soutient l’université des Antilles, la communication à l’UNEF des traitements algorithmiques sollicités ne porte pas atteinte au secret des délibérations, protégé par l’article 612-3 du code de l’éducation, puisque cette communication ne portera que sur la nature des critères pris en compte pour l’examen des candidatures, leur pondération et leur hiérarchisation, et non sur l’appréciation portée par la commission sur les mérites de chacune de ces candidatures. »
L’UNEF ne compte cependant pas s’arrêter là. Mélanie Luce, nouvelle présidente du syndicat, estime que « Les candidats ont le droit de connaître précisément comment ils sont sélectionnés ». C’est dans cette logique que l’UNEF a réalisé quelque 70 autres recours en justice en France. Selon eux, cette transparence doit s’appliquer à tous les établissements d’enseignement supérieur du pays.
L’université des Antilles a quant à elle déjà annoncé qu’elle allait former un pourvoi en cassation.
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